Le 21 juillet 1969 — Neil Armstrong et Buzz Aldrin deviennent les premiers hommes à poser leurs pieds sur l'astre lunaire. Ils y découvrent une terre désolée, aux nombreux cratères et à la gravité douteuse. C’est également ce que dira la NASA au peuple de la Terre ; une avancée mondiale, et de nouvelles opportunités s’offrant maintenant à l’homme.

Ce que le peuple de la Terre n’apprendra que bien plus tard, c’est que la Lune était habitée. Un extérieur quelconque pour l’astre alors qu’en son noyau la vie avait creusé tunnels, habitations et bâtiments publics. Une vraie fourmilière y prenait place, construite par des êtres aux attributs d’animaux, au comportement sauvage face aux deux inconnus. La mission se termine alors pour qu’une autre se mette en place dans le secret le plus total et surtout, dans un but précis : conquérir cette race inconnue.

La NASA a pu découvrir lors de leur deuxième expédition que ces aliens, désormais appelés hybrides, ont moins évolué que la planète bleue. À un stade inférieur et à l’échelle des matériaux disponibles, ils ne connaissent pas l'électricité, les soins à certaines maladies, les transports modernes… Rien de forcément utile pour eux. Mais l’homme, propre à lui-même, se devait d’y apposer son empreinte.

C’est ainsi que, pendant des années, ils entreprirent d’apprendre à ce nouveau peuple leur technologie moderne, leur langue, leur politique. Une erreur, celle de les mettre à leur image.

1990 — Le peuple des hybrides est désormais presque quasiment anglophone. À l’exception des plus âgés, réticents à l’idée de changer leur mode de vie, la tranche plus jeune était ravie d’élargir leurs connaissances. Les scientifiques firent alors une nouvelle découverte ; les habitants de la Lune ont une facilité d’apprentissage bien supérieure à celle de l’homme.

L’évolution, à l’aide des Américains, est rapide. Les hybrides sont désormais semblables aux hommes culturellement, parlent comme eux, agissent comme eux, pensent comme eux.

2000 — Les expéditions sur la lune, toujours dans le secret, permettent de parfaire les recherches de la NASA sur l’astre. Le peuple de la Lune a pu survivre toutes ces années grâce à une petite végétation, mais également et surtout grâce à des courants d’eaux potables. Une aubaine, pour une Terre en proie à la pollution, à la sécheresse qui apparaît doucement.

La décision est prise, il faut coloniser la Lune. Les voyages se font alors plus rares, les préparatifs se font loin des yeux des hybrides pour ne pas les effrayer, bien qu’ils ne connaissent pas la guerre. Ce que la NASA n’avait pas prévu, c’est la capacité rapide d’adaptation des êtres mi-homme, mi-animaux. L’astre est désormais évolué, habitable sur tous les plans et possède son propre système politique et hiérarchique.

2002 — Ce qui devait arriver, arriva. La colonie de la Lune refuse de se soumettre à la Terre, refuse l’utilisation de leurs ressources, tant naturelles que la main-d'œuvre. Ne devant pas déclencher de guerre entre les deux peuples, les missions lunaires se font encore plus secrètes. Alors, voyant le peuple hybride d’un penchant pacifique, ils décidèrent d’en discuter.

Chefs politiques, représentants… de grands noms étaient présents lors de la signature d'un traité de paix entre la Lune et la Terre. Celui-ci, empêchant la colonisation du peuple Lunaire et permettant ainsi la survie de la Lune, traite de la mention suivante :

« L’astre Lunaire désormais libre de ses choix politiques, et possédant son propre système judiciaire et carcéral, promet à la Terre d’envoyer, tous les ans, leurs prisonniers pour les transformer en main d'œuvre. L’exil est définitif, les hybrides présents sur la planète n’auront plus la possibilité de rentrer chez eux. »

Et la colonie de la Lune sera changée à jamais.

2010 — Cela fait maintenant huit ans que des hybrides sont envoyés chaque année sur la Terre. Pour de petits délits, pour de grandes trahisons, parfois même par volontariat. Une ambassade fut bâtie en Colombie, à Bogota, afin de tenir un registre de tous les hybrides présents sur la Terre et les aider à démarrer leur nouvelle vie.

De ce fait, la Colombie fut très vite surpeuplée, possédant plus d’hybrides que les autres pays. Dans un souci de clarté et de pseudo équilibre, l'État décida rapidement de ranger tout le pays selon la classe sociale de chaque habitant, également alors représentée par une couleur.

Aujourd’hui, en 2037 — Les hybrides se sont fait au train de vie des hommes. Beaucoup se sont échappés de leur maîtres.se et de la prison, nous ne savons pas où ils se trouvent, mais ils sont activement recherchés. Une cellule de traque a d’ailleurs été mise en place.

Les inégalités sont bien plus présentes qu’avant, les écarts se creusent chaque jour ce qui n’arrangent par les prix fulgurants de certains hybrides à la vente. Seul l’avenir nous dira ce qu’il va advenir de ce nouveau mode de vie.
Les rumeurs courent, sur la Lune et sur la Terre, que Bogota -où se trouve l'ambassade- est une ville facile à vivre pour les hybrides. Quand bien même cette information est fausse, le manque de preuves et la maltraitance les poussent à se diriger vers la Colombie pour y trouver refuge.